Le 3 février dernier, le Musée de London accueillait les célébrations d’ouverture du Mois de l’histoire des Noirs. Ce n’était pas une première pour l’institution qui, depuis déjà quelques années, est le lieu où se rassemblent organismes, artistes et militants de même que le public désireux de souligner la contribution des Afro-Canadiens à la société.

Après l’hymne national interprété par Helen Hibbert, les discours, interventions et prestations artistiques se sont enchaînés. L’une des intervenantes de l’après-midi et déjà une habituée de ce rendez-vous annuel, Nokuzola Ncube, a présenté Brian Meehan, directeur général du musée, le temps pour celui-ci de souhaiter la bienvenue à tous, de glisser quelques mots sur les expositions en cours et de rendre hommage à la participation des Noirs d’hier et d’aujourd’hui à l’édification du Canada. Amber Lloydlangston, curatrice de l’histoire de la région, a pour sa part traduit en français l’essentiel des propos de M. Meehan.

Le maire Matt Brown s’est lui aussi adressé à l’assistance. Après les remerciements d’usage, il s’est attardé à mettre en lumière la part qu’occupent les Noirs dans la diversité locale qu’il a qualifié de « dynamique » et souligné le caractère poignant des artéfacts et lieux liés à l’histoire de l’esclavage et du « chemin de fer clandestin », c’est-à-dire la route suivie par les esclaves américains en fuite vers le Canada.

Changement complet de registre avec Fauzia Bonhin. L’adolescente de 16 ans s’est livrée à une déclamation de sa composition proche de la poésie sur l’importance de bien se traiter les uns les autres. Son approche artistique s’appelle du « spoken word », un concept qui inclut bien des types de performance qui toutes focalisent sur l’intonation des mots et l’usage de phrases-chocs.

Dans la même veine, un autre jeune, Kadeem Jenkins, avait lui aussi rédigé une œuvre pour l’occasion, plus abstraite celle-là, sur la nécessité de se souvenir dans ce monde de médias sociaux et d’instantanéité. Sa performance fut appréciée du public pour son approche exigeante et sa contemporanéité.

Mais la cérémonie d’ouverture du Mois de l’histoire des Noirs n’est pas que prestations artistiques : c’est aussi l’occasion de se pencher sur des questions sociétales. Un panel de discussion, animé par Nokuzola Ncube, a rassemblé cinq intervenants d’horizons divers et tous engagés dans la société. La première question portait sur leur manière de confronter les inégalités raciales en milieu de travail et les réponses des uns et des autres constituaient autant de liens avec les questions suivantes sur les besoins des jeunes, sur comment être un mentor, etc. Le panel s’est conclu sur la lecture, par une participante, d’un poème portant sur Viola Desmond, une femme d’affaires noire de la Nouvelle-Écosse qui, au milieu des années 1940, avait confronté les règlements discriminatoires de sa province.

C’est en musique que ce premier volet du Mois de l’histoire des Noirs s’est terminé à London avec quelques mélodies interprétées avec un curieux instrument de percussion originaire des Caraïbes et produisant un son doux et très mélodieux.

Une collation et nombre de kiosques à visiter (Fédération africaine-canadienne de London et ses environs, Collège Boréal, Congrès des femmes noires du Canada, le réseau des bibliothèques publiques de London, etc.) complétaient le portrait de cet après-midi bien rempli, de même que l’occasion donnée à des étudiants de l’Université Western de promouvoir leur projet humanitaire.

 

PHOTO : Un panel de discussion a porté sur des thèmes actuels pour la communauté noire.