Le coronavirus a généré toutes sortes d’initiatives locales pour en réduire la propagation et venir en aide à ceux qui souffrent des conséquences de la pandémie. Le Carrefour des adultes et aînés francophones (CAAF), un groupe chapeauté par le Carrefour communautaire francophone de London (CCFL), a à son tour mis la main à la pâte et l’intérêt généré par son engagement a de loin dépassé les attentes de ses membres.

Ce sont plus précisément les couturières du CAAF qui sont au centre de ce projet qui a pris son envol le 25 avril dernier. « Le Conseil scolaire catholique Providence m’a consulté pour savoir si on pouvait faire des masques qui pourraient être distribués », relate Julie Chalykoff, présidente de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO) – Régionale du Sud-Ouest, et très impliquée au sein du CAAF. Le conseil scolaire voulait offrir, à la fin-juin, un masque à chacun de ses 2000 élèves de la 6e à la 12e année, question de souligner leur graduation ou leur passage à un autre niveau.

Ces 2000 masques se sont donc ajoutés aux 1000 autres que le groupe de couturières projetaient de confectionner pour les aînés et les autres résidents de London. Cette « commande » aurait pu dépasser les moyens dont le CAAF disposait, mais le conseil Providence et le CCFL l’a fourni en tissu et autres matériels. De plus, les Dames catholiques, un organisme lié à la paroisse Sainte-Marguerite-d’Youville, ont prêté leurs aptitudes en couture à cette cause.

Les aînés prennent plaisir à faire leur part pour contrer la propagation de la COVID-19.

Elles furent vite rejointes par bien d’autres résidentes de la région, la FARFO ayant décidé de mettre à profit son réseau de contacts. « À l’origine, on avait 15 couturières. Avec le bouche à oreille, il y en a d’autres qui se sont ajoutées », relate Mme Chalykoff. Après London, ce sont des dames des localités avoisinantes – soit de Delaware, Dorchester et Ingersoll – qui ont décidé de prêter main forte au CAAF. « Tout récemment, c’est Windsor qui s’est ajoutée. »

Au total, elles sont maintenant une quarantaine. Retraitées, enseignantes, immigrantes, etc. : l’initiative a dépassé de loin le cadre des aînées. Plusieurs conjoints se mettent aussi de la partie pour donner un coup de pouce au bon déroulement de ce programme bénévole.

Les « Masquetaires », comme on les appelle désormais, sont confiantes que les 2000 masques demandés par le conseil Providence seront prêts à temps. « Ça a motivé beaucoup de gens, commente Julie Chalykoff. Elles voyaient que leurs petits-enfants ou leurs étudiants auraient quelque chose de ce projet-là. » Les masques destinés aux aînés constituent aussi une grande priorité des couturières qui, pour la distribution, reçoivent l’aide du Club Richelieu London.

Règle générale, les couturières reçoivent le matériel prêt à être assemblé et il leur faut alors de 15 à 20 minutes pour coudre chacun des masques. Ceux-ci sont aux couleurs de la francophonie ontarienne : le vert et le blanc sont à l’honneur ainsi que les motifs de trilles et de fleurs de lys. La pandémie ayant forcé la fermeture du CCFL, les machines à coudre qui s’y trouvaient ont été prêtées à celles qui n’en avaient pas à la maison.

Bien qu’ayant reçu des demandes de partout en Ontario, les Masquetaires ont choisi de se concentrer sur les besoins des francophones de leur région à qui seront remis les 1000 masques attribués à la population en général. Les masques sont gratuits, mais leur distribution suit un ordre de priorité conçu pour favoriser ceux qui sont le plus à risque. Les dons sont acceptés et servent à l’achat de cartes-cadeaux destinés à offrir une aide alimentaire aux familles dans le besoin.

Pour réserver un masque, prière de contacter Julie Chalykoff au 519 670-7713 ou à l’adresse courriel juliechaly@rogers.com.

De fil en aiguille (c’est le cas de le dire), nombreux sont ceux qui se sont joints à cette initiative dont la mise en œuvre demeure néanmoins largement entre les mains des aînés. « Cela a fait fureur. On est très motivé : c’est la beauté de tout ça », commente Mme Chalykoff qui fait remarquer que la production de masques a permis de briser l’isolement de plusieurs personnes âgées en leur confiant une tâche utile dont elles peuvent être fières.

PHOTO : Jasmine, la plus jeune couturière du groupe, est à l’œuvre!