La situation financière des travailleurs canadiens semble s’améliorer quelque peu. Bien que 66 % d’entre eux affirment se trouver dans une meilleure situation financière qu’en 2017 à l’échelle nationale, leur endettement continue d’être élevé. Ils continuent de ne pas épargner suffisamment pour la retraite et courent de gros risques en cas de ralentissement économique.

 

Des gains positifs, mais le niveau de confiance des Ontariens est faible

Rehaussée en grande partie par une meilleure situation économique, la confiance des travailleurs canadiens a augmenté dernièrement puisque 39 % d’entre eux croient que l’économie de leur ville va s’améliorer (légère hausse par rapport à la moyenne de 3 ans de 36 %), ce qui est peu surprenant vu la forte croissance de l’économie canadienne ces dernières années. Pourtant, à l’échelle nationale, les Ontariens redoutent le plus la situation économique actuelle et seulement 35 % d’entre eux croient que l’économie de leur ville va s’améliorer au cours des douze prochains mois.

Au cours des dernières années, on a enregistré un plus grand nombre d’employés canadiens dont le ménage a un revenu total supérieur à 125 000 $ ainsi qu’un taux d’emploi à plein temps de l’ordre de 90 %.

D’après les résultats du dixième sondage annuel de l’Association canadienne de la paie dévoilé le 5 septembre dernier, 44 % des travailleurs canadiens (et 46 % de ceux de l’Ontario) affirment qu’ils éprouveraient des difficultés à honorer leurs obligations financières si leur paie était en retard, ne serait-ce que d’une seule semaine (baisse de 4 % par rapport à la moyenne de 3 ans de 48 %).

Un travailleur canadien (et ontarien) sur cinq déclare être incapable de trouver 2 000 $ pour parer à une urgence le mois suivant.

À l’échelle nationale et en Ontario, le sondage indique qu’un moins grand nombre d’employés (35 %) dépensent la totalité de leur paie nette, voire même davantage.

Même si 66 % des répondants de l’Ontario qui essaient d’épargner davantage ont été en mesure de le faire (par rapport à 69 % à l’échelle nationale), 65 % d’entre eux déclarent avoir épargné 10 % ou moins de leurs revenus, soit un pourcentage bien au-dessous du niveau d’épargne recommandé.

Bien qu’un plus grand nombre de travailleurs canadiens puissent épargner davantage, il semble qu’ils aient besoin d’une forte confrontation avec la réalité pour se rendre compte des risques qu’ils courent et de la nécessité de réagir.

 

Endettement à la hausse

Malgré ces résultats positifs, le taux d’endettement des travailleurs canadiens a augmenté.

Quarante pourcents des travailleurs canadiens sont accablés par leur taux d’endettement (hausse de 5 % par rapport à 2017). C’est également le cas de 44 % des travailleurs ontariens. Et 37 % des employés de l’Ontario déclarent que leur taux d’endettement a augmenté durant l’année écoulée (soit un pourcentage supérieur à la moyenne nationale de 34 %).

Au Canada, un plus grand nombre de travailleurs s’attendent à prendre davantage de temps pour rembourser leurs dettes : 43 % maintiennent qu’il leur faudra plus de 10 ans, ce qui représente une hausse d’un pourcent par rapport à 2017 et de 7 % par rapport à 2016. Et 12 % d’entre eux croient qu’ils ne seront jamais totalement libres de dettes.

Les deux principales causes invoquées par les Ontariens pour justifier l’augmentation de leurs dettes sont des dépenses plus élevées (17 % en Ontario et 16 % au Canada) et l’achat d’un élément d’actif important qui se dépréciera (17 % en Ontario et au Canada).

En tout, 94 % des répondants de l’Ontario et du Canada sont endettés, l’hypothèque étant la dette la plus courante (27 % à l’échelle nationale et 25 % en Ontario), suivie par le prêt automobile (18 % à l’échelle nationale et 19 % en Ontario) et les cartes de crédit (18 % à l’échelle nationale et 17 % en Ontario). Environ un répondant sur cinq doit de l’argent sur une marge de crédit. À l’échelle nationale, 30 % des répondants ont du mal à rembourser l’hypothèque sur leur résidence principale et à régler leurs cartes de crédit (25 %). Cependant, en Ontario, 33 % des répondants ont du mal à rembourser l’hypothèque sur leur résidence principale et à régler leurs marges de crédit (25 % en Ontario et 22 % au Canada).

Les deux principales causes invoquées pour justifier l’augmentation des dépenses sont des frais de subsistance plus élevés (27 %) et des dépenses inattendues (20 %). La plupart des répondants (96 %) prévoient la hausse du coût de la vie au cours des douze prochains mois.

 

Un risque sérieux aggravé par l’inaction

En dépit des risques à long terme liés à l’épargne insuffisante, au taux élevé d’endettement et à la perception d’une meilleure conjoncture économique, les travailleurs canadiens ne sont pas conscients des répercussions d’un soudain revirement de leur situation financière.

Peter Tzanetakis, président de l’Association canadienne de la paie déclare : « Nous espérions que les résultats du sondage montreraient que les Canadiens s’attachent davantage à rembourser leurs dettes et à prendre en mains leur situation financière en période de stabilité économique. C’est le temps pour eux de rembourser leurs dettes, d’épargner pour la retraite et de prendre le contrôle de leurs finances pour assurer leur avenir. De nombreux Canadiens semblent satisfaits et se soucient peu du climat actuel. »

D’après les résultats du sondage, c’est la première fois que les employés se préoccupent davantage de l’équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle (33 %) que d’obtenir une rémunération plus élevée (26 %). C’est surtout vrai pour les Canadiens dans la trentaine puisque 38 % d’entre eux considèrent cet équilibre comme étant le facteur le plus important.

Mais, quand on leur demande quelle est la meilleure mesure à prendre pour améliorer leur situation financière, la réponse numéro un est gagner plus (25 % à l’échelle nationale et 21 % en Ontario) et non pas dépenser moins (19 % à l’échelle nationale et 18 % en Ontario). Et bien que 72 % des répondants (au Canada et en Ontario) concèdent qu’ils épargnent un quart ou moins de leur objectif d’épargne-retraite, l’âge de retraite ciblé (de 62 ans en Ontario et de 61 ans au Canada) n’a pas changé par rapport à 2017. En Ontario, 51 % des répondants estiment avoir besoin d’un pécule de plus d’un million de dollars pour assurer leur retraite (par rapport à 50 % au Canada). Et 37 % des Ontariens déclarent qu’ils devront travailler plus longtemps que ce qu’ils avaient planifié il y a 5 ans (par rapport à 32 % à l’échelle nationale).

On observe avec étonnement que les répondants préfèrent éviter de discuter de leurs finances. En effet, 47 % d’entre eux indiquent qu’ils seraient mal à l’aise de discuter de leurs finances avec un collègue ou un pair.

En définitive, ces résultats montrent qu’un ralentissement économique, une hausse éventuelle des taux d’intérêt ou une incertitude économique incontrôlable accableraient les travailleurs canadiens qui auraient du mal à s’en sortir et pourraient faire face à de graves conséquences.

Il est bon pour les employeurs de noter que 46 % des employés déclarent que le stress créé par leur situation financière personnelle a un impact sur leur rendement au travail; et ce chiffre risque d’empirer.

 

La paie est une solution!

Quand les Canadiens réaliseront leur précarité financière, ils devront réagir vite. L’Association canadienne de la paie leur conseille de commencer petit à petit, de « se payer d’abord » et de mettre de côté une partie de leur paie pour rembourser leurs dettes ou épargner à long terme.

Au sein des organisations, le service de la paie est bien placé pour aider les travailleurs canadiens à épargner automatiquement en retenant à la source un montant d’épargne. Présentement, 53 % des répondants indiquent que leur employeur offre cette option aux employés bien que 44 % des employés n’en profitent pas.

Les employeurs peuvent compter sur le service de la paie pour encourager les employés à optimiser leur situation financière au moyen d’un programme Payez-vous d’abord. Et comme 84 % des employés indiquent qu’ils souhaitent participer à des formations financières en milieu de travail, les employeurs sont bien placés pour leur fournir des outils et des ressources de littératie financière pour les aider à réussir.

Sandra Morrison, vice-présidente du conseil d’administration de l’Association canadienne de la paie, ajoute : « La paie a le pouvoir d’aider les employés à cibler leurs priorités en matière de finances et à minimiser le stress personnel qui influe sur leur rendement au travail. Un service de la paie actif est bénéfique pour tous. »

Au Canada, 1,5 million d’employeurs comptent sur les spécialistes de la paie pour assurer le versement exact et à temps de salaires et d’avantages imposables de l’ordre de 929 milliards de dollars, de retenues obligatoires fédérales et provinciales de 310 milliards de dollars et de prestations de retraite et de maladie de 180 milliards de dollars, tout en se conformant à plus de 200 exigences réglementaires fédérales et provinciales. Depuis 1978, l’Association canadienne de la paie influence, tous les ans, les procédures et les pratiques de conformité de la paie de plus de 500 000 paies organisationnelles.

 

(Source : CNW, Association canadienne de la paie)