Lorsqu’elles introduisent un nouveau produit sur le marché, les entreprises prennent la chance de rencontrer le succès ou de connaître l’échec. Mais pour maximiser les probabilités de la première et diminuer celles de la seconde, il est toujours possible de se livrer à des enquêtes, recherches et campagnes de relations publiques pour connaître les goûts et les attentes des consommateurs.

Un test typique consiste à mettre en circulation un nouveau produit dans une ville ou une région en particulier pour y observer les réactions de la population locale. Si elle est favorable, le produit sera ensuite offert à plus large échelle. Comment choisit-on une localité plutôt qu’une autre? C’est en fonction du degré de représentativité de ses résidents comparé à l’ensemble de la population du pays. Et c’est ainsi que London devint un lieu prisé des entreprises en quête d’un nouveau produit à offrir aux masses.

La ville et sa région immédiate compte une population d’environ 450 000 personnes. Il s’agit donc d’une ville de taille moyenne, assez grosse pour disposer des attributs d’un grand centre tout en étant fréquentée par les résidents de sa périphérie rurale. London est également à mi-chemin entre Toronto et Détroit, une illustration de la mixité des influences canadiennes et américaines qu’on peut y trouver. 

Au plan culturel, démographique et économique, la ville constitue un microcosme du Canada anglais. En ce qui regarde les professions, on y trouve une grande variété de secteurs économiques et un équilibre entre les différents corps de métier, tant dans le secteur public que privé. Pour toutes ces raisons, London est depuis longtemps devenue un haut-lieu de l’expérimentation commerciale.

Tant les entreprises canadiennes qu’américaines ont cette ville dans leur mire lorsqu’un coup de génie vient ébranler leur département de marketing. C’est à London que McDonald mis sur le marché pour la première fois, en 1983, une invention de son cru qui devait rester : les McCroquettes. Son pendant canadien en termes d’omniprésence, Tim Hortons, y a aussi testé son café de torréfaction foncée, qui a fait depuis bien des adeptes. Ce ne sont là que deux exemples mais même les petites entreprises ont recours à ce type de test effectué sur ce marché ciblé, ce qui leur évite des coûts exorbitants en publicité et experts-conseils. 

Pour se faire remarquer et réussir à « vendre sa salade », l’ingéniosité est toujours de mise et internet offre aujourd’hui des opportunités quasi illimitées pour rejoindre les consommateurs. Mais, comme en science, rien ne vaut l’expérience.

Photo: Vue aérienne de London