Parvenir à capter les ondes positives dégagées par plusieurs bouts de campagne, disséminés aux quatre coins de l’Europe de l’Ouest n’est guère aisé. Et réussir à le restituer au public est encore plus ardu! Pourtant la photographe Lise Jamieson parvient à transporter le spectateur par le biais de son exposition sobrement intitulée Photography, qui retrace l’itinéraire de l’artiste sur le Vieux Continent. Celle-ci se poursuit jusqu’au 31 mai à la bibliothèque Landon, située au 167 rue Wortley à London.

Une fleur, un pré, un coin de rue, un jardinet ou encore le mât d’un bateau; toutes les approches sont bonnes pour dépeindre l’idée de voyage et d’aventure. Car c’est bien là d’aventure dont il s’agit. De celles qui se déroulent dans des transports étrangers avec les yeux grands ouverts et les mouvements un peu gauches; mais qui se vivent également intérieurement, dans les songes et le ressenti. Quelques jolis « intrus » viennent également se glisser dans ce défilé de couleurs, comme un lac québécois, car aussi loin que l’on soit, rien ne semble remplacer son pays d’enfance.

Lise Jamieson commente cette exposition : « Ça ne raconte pas une histoire. Ces photos permettent d’attirer l’attention sur certains éléments auxquels on ne fait généralement pas attention. » Même si la première chose qu’un touriste semble vouloir faire en arrivant à Paris est de prendre une photo de la ville du haut de la Tour Eiffel, l’artiste ne semble pas être de ceux-là. « Au deuxième étage, j’ai levé la tête et j’ai vu les roues de l’ascenseur, que j’ai prises en photo. » Sa virée dans l’ouest de l’Écosse s’est quant à elle faite avec son mari, au milieu de paysages extraordinaires qu’elle souhaitait partager. La nature a par ailleurs largement dominé son travail, comme en atteste les nombreuses photos de fleurs prises dans le jardin de Claude Monet à Giverny.

Bien que son travail soit de qualité plus qu’honorable, elle ne se considère pas comme une professionnelle : « Je ne suis pas professionnelle, et je ne pense pas que la photographie devrait être professionnelle, argumente-t-elle. Les perspectives me passionnent, et voir des choses cachées dans d’autres choses me fascinent », poursuit-elle en faisant référence au cliché d’un arbre révélant l’existence d’un locataire. Selon elle, nous sommes envahis d’images et il convient d’en retrouver le sens en en dégageant la beauté cachée, en révélant l’invisible.

Se considérant toujours en phase d’apprentissage, cette exposition est pour elle une forme de test, qui l’aidera à déterminer si elle doit poursuivre dans cette voie ou non. Il y a fort à parier que la région de London entendra encore parler d’elle, compte tenu de la qualité de ses œuvres.