L’hiver prochain ne sera vraisemblablement pas aussi rigoureux que le dernier, mais cela ne change rien au fait que, d’une manière ou d’une autre, il sera pour la majorité des gens impossible d’y échapper. Bien que la plupart des Canadiens grinceront des dents à cette perspective, il en est d’autres qui ont des raisons de se réjouir. L’hiver représente en effet une source considérable de revenus pour nombre d’entreprises.

Ainsi, le secteur de l’énergie a tiré des leçons de l’hiver dernier, particulièrement en ce qui concerne les énergies fossiles. Par exemple, l’entreprise gazière et pétrolière Enbridge s’est assurée que tous ses réservoirs de stockage soient remplis autant que possible et plus tôt dans la saison qu’à l’habitude pour protéger sa clientèle des fluctuations de prix sur le marché ouvert. De manière générale cependant, la grande demande et la rareté qu’elle engendre ne peut que faire augmenter le prix du propane. Les autres secteurs énergétiques, publics comme privés, font également de bonnes affaires en pareilles circonstances.

Les fournisseurs d’équipement et de matières industriels tirent aussi bénéfices des misères de l’hiver. Ce n’est en effet qu’à grand renfort de machinerie que l’on affronte cette saison. À London, pour prendre un exemple célèbre pour ses précipitations hivernales, 65 déneigeuses, 25 camions d’épandage de sel et de sable, 33 déneigeuses de trottoir et deux camions-citernes de liquide anti-glace seront à l’œuvre au cours des prochains mois pour tenter de rendre la vie plus facile aux piétons et aux automobilistes. Au cours de l’hiver 2012-2013, London a fait usage de 20 000 tonnes de sel alors que pour l’hiver 2013-2014, ce sont 54 000 tonnes qui ont été utilisées. 

Les prévisions météorologiques constituent également, au Canada à tout le moins, une petite industrie en soi. Le trafic sur les sites internet consacrés à la météo connaît invariablement une hausse lorsque la température est mauvaise. Conséquence : les propriétaires de ces sites peuvent augmenter leurs revenus générés par la publicité qui y figure. Dans la même veine, les sites d’achat en ligne peuvent miser sur les périodes de froid extrême pour voir leur achalandage augmenter, les consommateurs perdant le goût de sortir de chez eux lorsque la météo se montre impitoyable.

Les magasins de vêtements peuvent aussi espérer ne pas avoir trop de vêtements d’hiver à écouler au printemps lorsque des périodes prolongées de grand froid prennent les gens au dépourvu. L’an dernier, détaillants et producteurs ont constaté une augmentation de leurs profits.

D’autres secteurs économiques profitent aussi de la saison hivernale dont un, en particulier, que bon nombre de Canadiens n’hésiteront pas à enrichir lorsque la vue de la neige leur deviendra insupportable : celui du tourisme et des voyages. Entretemps, le temps des Fêtes insufflera heureusement un peu de féerie au cours de cette période de l’année qui, sans conteste, fait partie de la culture nationale pour le meilleur et pour le pire.

Photo : Les routes enneigées, cauchemar des automobilistes