Le Centre communautaire francophone de Sarnia tenait son assemblée générale annuelle (AGA) le 12 mars dernier. Bien que la situation ne soit pas dramatique, l’organisme traverse une période difficile. Moins de deux ans après son inauguration, le Centre peine toujours à rassembler les francophones de la ville et à rentabiliser ses locaux. Quelques pistes de solution ont cependant été avancées par les participants à l’AGA.

La présidente, Tanya Tamilio, a énuméré en détail les points saillants de l’actualité de la dernière année. Mathieu Leduc et Kara Perreault ont tous deux dû quitter le conseil d’administration (C.A.) car ils ont déménagé hors de Sarnia au cours des derniers mois. Puisque le C.A. se trouvait momentanément sans secrétaire, Jocelyne Bouffard, l’employée du Centre, s’est portée volontaire pour rédiger le procès-verbal de l’AGA.

Pour pallier le manque de visibilité du Centre, situé sur une rue un peu à l’écart, la présidente avait demandé à la Ville s’il était possible de mettre une enseigne au coin de la route The Rapids et de l’avenue Michigan. Elle s’est vu imposer un refus. 

Au plan des activités, pendant quelques semaines, l’organisme avait opéré une cantine où les gens pouvaient, par exemple, s’acheter un hot dog et une boisson gazeuse. L’expérience s’est avérée décevante par manque de clientèle et le C.A. a décidé d’y mettre un terme. Le Centre est récemment devenu membre de la Chambre de commerce de Sarnia Lambton et espère organiser un évènement avec les autres membres, tel un repas, qui pourrait se tenir dans la grande salle.

Mme Tamilio a brièvement rappelé les activités à venir dans le cadre de la Semaine française. À ce propos, Mme Bouffard a confirmé que Radio-Canada serait présent le 25 mars à l’occasion d’un déjeuner qui se déroulera de 6 h 30 à 9 h. Dans l’assistance, Guyguy Teza a mentionné que le même jour, en après-midi, l’ACFO tenait une activité au centre sur le thème de l’immigration. Tanya Tamilio a conclu son intervention en faisant part de son désir d’avoir, au C.A., une personne-ressource qui pourrait être rejointe par les clients en dehors des heures de travail de Mme Bouffard. La chose sera discutée à l’interne.

Les états financiers furent présentés par Bruno Caya, un des vérificateurs. Tout est en règle. Au 31 décembre 2014, les actifs, incluant les immobilisations, s’élevaient à 26 749,21 $ et l’organisme n’avait aucun passif. Quelques petites économies avaient déjà été mentionnées plus tôt au cours de l’AGA. Ce n’est cependant pas tant les dépenses que le manque de revenus qui a retenu l’attention. Ainsi, Martin Carrier, le trésorier du Centre, a fait remarquer lors de la présentation de ses prévisions budgétaires que le contrat avec Pêches et Océans Canada tirait à sa fin. Le gouvernement fédéral loue en effet plusieurs locaux au Centre afin d’y offrir des cours de français pour ses employés. L’apprentissage de ces derniers ne peut durer éternellement et, dès le mois d’août, Pêches et Océans Canada ne renouvellera pas l’entente pour la plupart des locaux qu’il occupait jusqu’à maintenant. Malgré tout, M. Carrier prévoit des profits d’environ 8600 $ pour l’année 2015. 

La question de la location des locaux n’a pas manqué de générer une discussion parmi les participants. Les membres du C.A. ont fait part de leur volonté d’approcher des entreprises et organismes en dehors de la communauté francophone, en particulier si ceux-ci offrent des services bilingues. Il faudra se montrer flexible car les rares organismes de langue française de Sarnia ont préféré s’établir ailleurs qu’au Centre.

L’élection du conseil d’administration n’a heureusement pas été un exercice difficile. Tanya Tamilio, Martin Carrier, Gaston Croteau, Dorothée Croteau et Anne Toth ont été réélus. Guyguy Teza s’est jointe à cette occasion à l’équipe. Quant à Olivier Lacasse, absent pour des raisons familiales, son poste n’était pas en élection et il demeure membre du C.A.

Avant l’ajournement de l’AGA, il a été demandé aux participants de faire part de leurs idées et opinions quant à la situation du Centre et à son avenir. L’un d’entre eux a déploré le manque d’implication des francophones de la ville. Une autre a fait remarquer que pour bon nombre de parents, la francophonie se vit uniquement à l’école et ils ne sont pas intéressés à connaître ce qui se fait ailleurs. 

Sur une note plus positive, un membre a suggéré d’organiser un gala à l’automne pour mousser la réputation du Centre et au cours duquel les diverses salles pourraient être baptisées du nom de ceux qui ont grandement contribué à l’avancement des francophones à Sarnia. Finalement, Marcel Bourassa, une référence en ce qui touche l’histoire des francophones de la ville, a rappelé qu’en 1967, Sarnia a été jumelée avec Trois-Rivières et qu’il serait bon d’organiser des activités avec cette ville du Québec. M. Bourassa a aussi fait remarquer que Sarnia pourrait devenir, dans un futur proche, un point d’arrêt des croisières sur les Grands Lacs. Le Centre pourrait mettre sur pied des activités pour les croisiéristes de langue française, a-t-il suggéré.

Bref, si bien des points d’ombre ont été soulevés au cours de cette AGA, de nombreuses bonnes idées ont aussi été émises. Reste à savoir quelle sera la réponse des francophones de la ville quant à ce que leur Centre communautaire a à leur offrir.

Photo: Le C.A. pour 2015-2016. De gauche à droite : Anne Toth, Tanya Tamilio, Guyguy Teza, Dorothée Croteau, Martin Carrier et Gaston Croteau. Absent : Olivier Lacasse.